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Propos racistes des futurs magistrats au sein de l’École Nationale de la Magistrature : une enquête est ouverte

Mediapart a dévoilé certains documents internes de la promo de 2019 de l’école située à Bordeaux. Des inscriptions racistes avaient été inscrites en ligne par des étudiants qui deviendront magistrats d’ici quelques jours. Le parquet de Bordeaux, saisi par la direction de l’école, ouvre une enquête.

C’est la fin des études pour les futurs magistrats de la promo 2019 de l’ENM de Bordeaux. En effet, ces derniers viennent de passer leur examen final.

Les élèves ont reçu, le 13 avril dernier, leur note individuelle. Le 26 avril, en fonction du classement, le jury affectera chaque élève en fonction de leur position dans ce dernier.

Pour avoir une idée de la place de chacun dans le classement, un étudiant a créé un document partagé. Chaque élève entre sa note anonymement pour voir sa position provisoire dans le classement. Sur 309 élèves, 230 entrent leur note dès le 13 avril.

Cependant, sur ce document accessible à tous, certains élèves ont écrits plusieurs inscriptions racistes. On peut y lire « Non mais dehors les arabes » ; « La France aux français » ; « Votez Le Pen » ou encore « Oh la la encore une racaille ». Plusieurs élèves font rapidement des captures d’écrans.

Une élève de la promotion témoigne auprès de Mediapart que dès le lendemain, les inscriptions avaient disparues. Le créateur du document avait en revanche posté un message d’avertissement. On pouvait y lire : « Rappel : les insultes à caractère raciste sont non seulement un manquement déontologique à vos futures fonctions mais également une infraction pénale. »

La direction impliquée

Accompagnés des captures d’écrans, les délégués décident de faire remonter cette affaire à la direction.

Le Jeudi 15 avril, Samuel Lainé, directeur adjoint chargé des recrutements, de la formation initiale et de la recherche de l’ENM, envoie un message à tous les élèves de la promo.

« L’appréhension de la période de publication du classement de fin de scolarité et de choix des postes ne saurait en effet autoriser et encore moins excuser des pratiques non seulement contraires au serment que vous avez prêté, à la déontologie qui fonde votre légitimité et la confiance susceptible d’être placée en vous pour l’exercice des missions auxquelles vous aspirez, mais encore réprimées par le code pénal […] J’en appelle donc à votre responsabilité, à votre éthique, pour que ces errements cessent et ne se reproduisent pas. »

Cela ne satisfait pas de nombreux étudiants, qui anticipaient une réaction plus ferme avec des sanctions. Mercredi 21 avril, 132 élèves signent une tribune, se désolidarisant et faisant pression sur l’administration.

« L’anonymat numérique ne nous délie pas de notre serment. Ainsi, il ne doit pas être le creuset de l’impunité et laisser croire que de tels propos n’engagent pas leurs auteurs. Nous ne l’accepterons pas. » peut-on lire dans cette tribune.

L’école réfute cependant tout laxisme. En effet, dès le 15 avril, l’école a saisi le procureur pour lui signaler ces inscriptions à caractère raciste. Une enquête est ouverte, menée par la Direction centrale de la police judiciaire de Bordeaux (DCPJ).

La direction espère que l’enquête parviendra à sanctionner les auteurs des propos avant qu’ils ne prennent leur poste de magistrats en septembre. « Si jamais on les identifie après, on analysera avec le ministère de la justice ce qu’on peut faire », prévient Samuel Lainé.

En attendant, les délégués ont demandé aux étudiants de passer à autre chose et de penser à la suite.

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