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Rencontre avec : Jabberwocky

A l’occasion de la sortie de leur premier album, Lunar Lane, on a eu l’occasion de s’entretenir avec les membres de Jabberwocky.

RVL : La dernière fois qu’on s’était vu (Nuit de l’ESSEC, 30 janvier 2015 ndlr), on n’avait même pas entendu parler de l’album, l’E.P Pola venait de sortir. La sortie de l’album est une surprise !

Jabberwocky : Bah en fait on était en train de finir l’album à ce moment là, on était en plein dedans.

RVL : Vous avez mis combien de temps à peu près à le faire ? Vous ne vous êtes pas retirés de la scène…

Jabberwocky : 7-8 mois, non on a quand même continué à tourner mais nos dates étaient un peu plus éparpillées. On a fait plus de DJ sets aussi vu que ça ne prend pas trop de temps.

RVL : Et ça ne vous fait pas bizarre, vous, groupe de pop, de faire des DJ sets ?

Jabberwocky : Ca te permet de passer les trucs que tu aimes bien, les influences que t’as. Et on aime bien soit remixer des trucs soit se faire remixer, ça nous permet d’utiliser ce format pour passer des trucs plus club même si ça reste à la base ton morceau. Et puis ça dépend aussi des ambiances quand on te book, c’est toujours marrant quand tu peux passer dans des clubs.

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© Nicolas Jacquemin / La Clef

RVL : vous avez des versions sets de vos morceaux aussi du coup, des auto remix ?

Jabberwocky : Ouais ! Bah justement sur le nouveau live là, on a retravaillé tous nos morceaux en mode plus dansants, plus pêchus pour pouvoir les présenter en live.

RVL : Et il vous arrive de remixer des chansons que vous aimez mais que vous savez qu’elles ne passeront pas en club ?

Jabberwocky : Non, ça ne nous est pas arrivé. On a déjà fait des remix pour d’autres artistes mais pas assez à notre goût. C’est un truc qui nous plaît beaucoup, pas pour mettre les morceaux dans des formats club mais plutôt pour les mettre dans notre style.

RVL : Vous avez donc produit votre album durant l’automne et l’hiver de l’année dernière, vous aviez prévu de mettre Photomaton dedans ? Elle est quand même sortie il y a super longtemps (2012), ça ne vous a pas fait bizarre d’incorporer une chanson datant d’il y a 3 ans tout en ayant évolué depuis ?

Jabberwocky : On voyait justement l’album comme plutôt une compilation de ce qu’on a fait jusque là et de nouvelles choses qui annoncent l’évolution, ce vers quoi on va aller. Du coup tu ressens un peu un contraste entre les premiers morceaux qui sont sortis et les nouveaux.

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RVL : C’est vrai qu’il y a un bloc entre des morceaux assez pop avec Photomaton, Holding Up et Pola et ensuite d’autres avec Fog et Ignition, par exemple. D’ailleurs, je sais pas qui vous a fait le clip, mais il est assez cool.

Jabberwocky : Bah c’est Ugo Bienvenu et Kevin Manach, c’est ceux qui se sont occupés aussi de l’artwork de la pochette de l’album et de l’E.P aussi. Donc on a bossé avec eux sur ce clip et pour le clip d’après aussi, celui de Holding Up et normalement on devrait faire d’autres choses ensemble. Et donc ouais Fog et Ignition étaient là pour présenter une nouvelle facette, une ouverture qui permettait aussi de se différencier de Photomaton, pour laquelle on est quand même toujours hyper connus. Pour s’en différencier et que les gens comprennent aussi la différence de boulot qu’il y a, tu sens quand même que c’est cohérent et que ça reste le même groupe. Tu vas pas rester bloqué sur Photomaton, c’est une musique qui est trop simple, il n’y a pas beaucoup d’éléments qui la composent donc si tu restes centré sur 4 instruments tu peux pas faire un album.

RVL : Oui, et du coup vous partez sur des côtés plus mélancoliques, un peu plus basseux mais on sent que c’est tout de suite plus recherché.

Jabberwocky : C’est dans l’ambiance où on voulait plus rester pareil plutôt que dans la composition. La première partie est surtout pour présenter ce pour quoi on est connus, ce par quoi on a commencé et ensuite, une fois qu’on a planté l’univers du groupe, on peut partir sur plus de choses.

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RVL : Justement, vous changez un peu votre manière de produire par apport à avant ? Là vous avez pas mal fait appel à des voix extérieures, que des voix de nanas, vous songez à prendre une chanteuse, faire chanter des mecs, rajouter plus d’instruments …

Jabberwocky : Des mecs en fait il y en a un, sur Jeopardy, mais c’est une voix androgyne, ce qui était un peu voulu. Des mecs, si, on y pense, mais là ça s’est fait un peu comme ça, ça crée aussi une cohérence sur l’album. Mais par la suite ce n’est pas du tout exclu. Après au niveau du son au niveau du son, par rapport à Pola et Photomaton, on est partis sur un travail de recherches de sonorités, alors qu’avant c’étaient des sons qui étaient assez bruts, sur les batteries, sur les synthés… Et là on est allés plus loin pour l’album, sur Ignition par exemple on a fait enregistrer une vraie batterie pour jouer sur les matières et après on a fait tout un travail avec notre réal, notre ingé son sur le disque pour affiner tous les sons de synthé, toutes les textures, et leur donner un grain particulier. On voulait que chaque morceau ait une identité sonore différente, on repartait à chaque fois d’une page blanche, n’a jamais repris les mêmes synthés, les mêmes sons de batterie, pour obtenir à chaque fois quelque chose de différent.

RVL : Du coup vous êtes restés dans votre studio chez vous ou vous être passés dans un studio pro ?

Jabberwocky : Ouais on enregistre chez Camille en Home Studio depuis le début, après il y a quelques voix qu’on a enregistrées à Paris parce que c’est plus simple que de faire des voyages. Et sinon, 90% de l’album a été fait chez nous à Poitiers. Après, on a beaucoup de voix, ce qui entraîne pas mal d’échanges notamment par internet puisque par exemple une de nos chanteuses, Rachel, fait partie d’un groupe irlandais donc on s’est échangé les prises de studio à studio.

RVL : Et si c’est plus pratique, il y a un déménagement à Paris prévu ou vous restez à Poitiers ?

Jabberwocky : C’est pas prévu parce que ça serait pas forcément beaucoup plus pratique d’être à Paris. Pour bosser à Poitiers c’est hyper cool, c’est hyper simple on habite tous à 5 minutes à pied les uns des autres, dès qu’il faut trimballer du matos tu galères pas, c’est sûr qu’avoir ce confort-là à Paris c’est beaucoup plus compliqué.

RVL : C’est vrai que pour la place et les voisins c’est un avantage indéniable.

Jabberwocky : Ouais bien sûr, Paris c’est bien pour les relations mais après on a la chance de faire pas mal de dates où on bouge bien, Paris c’est nécessaire pour le travail et rencontrer des artistes, c’est sûr que c’est pas à Poitiers que tu vas les ramener chez toi pour faire un petit jam.

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RVL : Pour les live, vos voix sont essentiellement enregistrées, du coup vous comptez faire comment pour bien rendre les voix sans chanteuse ?

Jabberwocky : Du coup on a pris deux chanteuses pour la tournée de l’album et l’idée était de trouver deux voix qui permettaient de tout chanter en se rapprochant des originaux, de manière à ce que les deux voix se complètent. Et là, on a eu la chance de trouver deux filles, Julie et Jasmine qui arrivent à tout chanter. Le problème est que oui toutes les voix sur l’album ont leurs projets à côté et que c’était pas possible de monter une tournée, surtout avec huit chanteurs. Et comme on a retravaillé tout l’album pour avoir une vraie différence entre le CD et le live c’était sympa que ça soit de nouvelles autres voix.

RVL : Il y a un mois, vous vous êtes fait remixer par Rone, personnellement c’est un artiste que j’adore, ça c’est passé comment la collaboration avec Erwan ?

Jabberwocky : On l’a rencontré plusieurs fois et nous ça faisait longtemps qu’on voulait justement avoir un remix de lui et ça pouvait pas se faire pour nos anciens titres car il bossait sur son album. Et on l’a recroisé dernièrement et on lui a parlé de l’idée, il était super chaud donc voilà. On lui a proposé Fog qui était peut-être le morceau le plus intéressant à travailler par rapport à sa musique et ça l’a fait donc on était bien fiers, comme des enfants.

RVL : Et vous lui avez laissé complètement carte blanche ou vous avez bossé avec lui ?

Jabberwocky : Non on voulait vraiment que ce soit son truc, en général on n’est pas trop chiants sur les remix puisqu’à partir du  moment où on demande un remix c’est qu’on veut que l’artiste mette sa patte. A part là où des fois, on nous demande si on peut nous remixer, et là c’est différent.

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RVL : Et sinon vous n’en avez pas marre qu’on vous parle de Photomaton ?

Jabberwocky : Oh non, ce morceau on lui doit un peu ce qui nous arrive aujourd’hui donc on y est quand même beaucoup attachés. Et pour le moment on n’a pas l’impression qu’il a mal vieilli.

RVL : Donc vous ne saturez pas au bout de la 2000e fois où vous la jouez ?

Jabberwocky : Les gens sont heureux quand on la joue. Non, ce qui est marrant c’est que les gens s’arrêtent de danser et commencent à tous sortir les portables (rires). Ca fait plaisir, même en live on sait que ça fait plaisir aux gens. Après, ce qui est marrant c’est que t’en vois toujours qui s’éclatent, on a déjà eu des espèces de danses chamaniques, assez sorcellerie. Et t’en as toujours qui passent la moitié du concert, ils te regardent pas, ils sont devant et ils ferment les yeux, ils kiffent. Et t’as aussi ceux qui sont comme ça (il mime un type le regard hagard, la bouche en O, le visage levé au ciel).

RVL : Je crois qu’on arrive sur la fin, je ne vais pas vous piquer trop de votre temps, si je vous demande vos influences du moment, ce que vous avez dans vos iPods, vous me dites quoi ?

Simon : Odessa, Kazy Lambist, plein de trucs un peu différents.

Camille : Moi l’année dernière j’ai pas mal écouté l’album de The Dø, l’album de Jungle, Kaytranada aussi pas mal.

Manu : Moi c’est plein d’artistes différents, j’étais pas trop hip hop à la base et là j’ai un peu découvert tout ça avec Kendrick Lamar, j’aime bien son album, sinon y’a FKA Twigs aussi que je découvre qui est cool, l’année dernière y’avait ouais The Dø, Jungle, qui sont des groupes qui ont pas mal influencé pendant qu’on enregistrait l’album, Rone toujours.

RVL : Ah bah on y revient ! Quel album du coup ?

Simon : A la première écoute écoute du dernier j’étais un peu surpris et en fait à la 2e j’ai eu l’impression de ne pas l’avoir écouté la première fois.

Camille : Moi en CD j’ai préféré le premier à écouter chez soi, après en live le 2e était le meilleur.

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RVL : Merci beaucoup les gars, merci de nous avoir reçu !

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