société

Amnesty vote en faveur de la dépénalisation de la prostitution

L’organisation Amnesty International a voté mardi 12 août la dépénalisation de la prostitution, des clients et des proxénètes, malgré la polémique soulevée.

Le projet de résolution qui appelle à la création d’un « cadre légal dans lequel tous les éléments du travail du sexe seraient dépénalisés » a donc été adopté à Dublin, par les quelques quatre cent délégués réunis sur place. Salil Shetty, secrétaire général de l’organisation de défense des droits de l’homme, a défendu le point de vue d’Amnesty en expliquant que « la criminalisation du travail du sexe entre adultes consentants peut entraîner une augmentation des violations des droits des travailleurs du sexe ». L’ONG s’apprête désormais à mener une campagne pour la suppression de la répression de « l’industrie du sexe ».

Le point de discorde porte particulièrement sur la dépénalisation du proxénétisme et du recours aux travailleurs du sexe. Car si l’ONG Equality Now est également d’accord pour laisser quiconque vendre son corps, elle s’oppose résolument à ce que les clients et les patrons de ces travailleurs ne soient plus réprimés. En effet, « la demande commerciale […] alimente le trafic », estiment-ils. De plus, cela reviendrait à anéantir les efforts de plusieurs années passées à revendiquer l’égalité des sexes.

Dans une tribune écrite pour Libération, de nombreux mouvements (notamment Femen, le Nid, et Coalition for the Abolition of Prostitution) assènent qu’« Amnesty International […] trahirait sa vocation en faisant le choix d’apporter son soutien aux esclavagistes modernes ».

Amnesty a tenté de répondre aux critiques par une vidéo explicative, dans laquelle Gauri van Gulik, la directrice adjointe du programme Europe d’Amnesty, est invitée à s’exprimer.

YouTube video

Mais les autres associations continuent de dénoncer cette position, et font également observer que dans les pays où la prostitution est légale, voire seulement réglementée (comme en Allemagne, en Autriche, au Pays-Bas ou encore en Belgique), la hausse du trafic humain dépasse les effets d’amélioration des conditions de travail des prostitué(e)(s).

Elisa Kamami

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