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Comment ça marche le Nutri-Score ?

Le logo Nutri-Score, apposé sur les emballages, et visant à l’information des consommateurs sur les qualités nutritionnelles des produits, va changer fin 2023. La révision de l’algorithme du Nutri-Score est donc sous les feux des projecteurs …

Le Nutri-Score c’est avant tout un logo, avec une échelle de cinq couleurs du vert foncé au orange foncé, associé à des lettres de A à E. Le logo est apposé à l’avant des emballages. Il vient informer les consommateurs sur la qualité nutritionnelle des produits. L’information est ainsi opérée sous une forme simplifiée, venant compléter la législation établie par l’Union européenne, le règlement EU n°1169/2011 (« INCO »), sur l’information des consommateurs, qui clarifie l’étiquetage des denrées alimentaires commercialisées dans l’Union européenne. C’est à la suite d’une demande du Ministère des Solidarités et de la Santé, que Santé publique France a créé le Nutri-Score, système d’étiquetage nutritionnel à l’avant des emballages, qui peut être apposé par les producteurs sur leurs produits. Le Nutri-Score a été mis en place pour la première fois en France en 2017, dans le cadre de la loi de modernisation de notre système de santé, du 26 janvier 2016. Par la suite, plusieurs pays ont décidé de son utilisation : la Belgique, la Suisse, l’Allemagne, le Luxembourg, l’Espagne et les Pays-Bas. Et si le Nutri-Score ne s’étend donc pas à toute l’Union européenne, ce sont au total sept pays européens qui ont décidé de l’adopter, avec une coopération effective entre ces États au sein d’un comité de pilotage et d’un comité scientifique.

Une révision de l’algorithme du Nutri-score fin 2023

Pour une meilleure recommandation des produits sains, le mode de calcul du Nutri-Score devrait changer fin 2023. Rien d’étonnant à cette révision, car, ainsi que l’a confié Serge Hercberg, le lundi 24 avril, au Huffpost, « Depuis que le Nutri-Score a été lancé, il était prévu que son algorithme soit régulièrement actualisé en fonction des progrès scientifiques, des données de santé publique, de l’évolution du marché, de l’offre alimentaire ». Critiqué pour son caractère obsolète ou inadapté, une révision de son algorithme a été programmée en deux temps : en 2022, il a concerné les aliments solides, en 2023 est venu le tour des boissons. Pour la révision, un premier appel à contribution avait été lancée dès l’été 2021, les opérateurs et associations de consommateurs ayant alors jusqu’au 15 septembre 2021 pour formuler des propositions, transmises ensuite, pour examen, aux experts du comité scientifique. Et pour assurer la transparence, la liste des requêtes d’opérateurs transmises par la France au Comité scientifique du Nutri-Score a été publiée en février 2022. Depuis, dans un rapport remis au comité de pilotage en juin 2022 pour les aliments et en février 2023 pour les boissons, le comité scientifique a proposé une combinaison de modifications de l’algorithme de calcul du Nutri-Score. Puis, les sept pays engagés au sein de la gouvernance du Nutri-Score se sont réunis (le 26 juillet 2022 et le 30 mars 2023) pour rendre un avis sur les propositions d’évolution de l’algorithme du comité scientifique. Et le comité de pilotage a voté en faveur de l’adoption de ces évolutions tant pour les aliments solides que pour les boissons.

Pour les aliments, il s’agit d’améliorer « la différenciation entre les aliments selon leur teneur en sels et sucre », « la différenciation entre les aliments complets riches en fibres et les aliments raffinés », d’opérer une « meilleure classification des poissons gras », des « huiles moins riches en graisse saturée », « de la volaille par rapport à la viande rouge ». Il faut ainsi comprendre notamment que seront davantage pénalisés les produits riches en sels ou en sucre, que des céréales complètes seront valorisées, que la viande rouge sera moins bien classée. Et pour les boissons, sont mises en exergue une « amélioration de l’algorithme avec l’inclusion de l’ensemble des boissons (…) » (permettant d’inclure le lait, les boissons lactées, les boissons végétales), « l’amélioration de la différentiation des boissons selon leur teneur en sucre (…) », une « modification de l’algorithme afin de limiter l’incitation au recours aux édulcorants ». Les sodas, avec édulcorants et sucres, passeront D ou E par exemple. L’eau sera maintenue dans la catégorie A, tandis que les jus de fruits et nectars devraient dans leur majorité garder leurs classifications actuelles, « jugées adéquates par les experts au regard de la littérature scientifique », selon la Direction générale de la santé.

Dès 2023, l’étiquetage Nutri-score va changer. Par un communiqué commun, les autorités sanitaires ou agroalimentaires des sept pays concernés ont déclaré : « Ce nouvel algorithme renforcera l’efficacité du Nutri-Score pour classer les aliments et les boissons en cohérence avec les principales recommandations alimentaires des pays européens ». Une mise en œuvre coordonnée est précisée : « Les pays se sont accordés sur une mise en œuvre coordonnée du nouvel algorithme (…) d’ici à la fin de l’année 2023 ». S’ouvrira ensuite une période de deux années pour que les entreprises concernées adaptent le Nutri-Score de leurs produits.

Soulignons que les consommateurs ne sont pas en reste. Il est prévu, « Afin de faciliter ce déploiement », qu’« un accompagnement des opérateurs par les autorités compétentes sera réalisé dans les différents pays engagés et une communication spécifique sera mise en œuvre afin d’expliquer ces évolutions et accompagner les consommateurs. »

A lire aussi : Interview avec Ophélia Bierschwale, chargée de presse chez Yuka 

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