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Guerre en Ukraine : c’est quoi les bombes au phosphore ?

Bombes au phosphore conséquences législatiton BFMTV capture écran

Dans la nuit du 22 mars, l’Ukraine a accusé les troupes russes d’avoir eu recours aux bombes au phosphore pour bombarder la ville d’Irpin.

« Cela fait peur, mais nous voyons que la Russie franchit tous les interdits, toutes les limites possibles et impossibles. Je ne suis pas étonné qu’ils utilisent des bombes au phosphore. Et je ne serait pas étonné qu’ils utilisent la bombe nucléaire un jour contre nous, contre l’Ukraine« . Oleksandr Markouchine est formel dans sa vidéo diffusée sur BFMTV. Sur son compte Telegram, le maire de la ville d’Irpin (située au nord-ouest de Kiev) a affirmé que la Russie avait utilisé des bombes au phosphore directement sur les civils de sa commune dans la nuit du 22 au 23 mars dernier. Il a, par ailleurs, accompagné son message de photos concrètes dévoilant plusieurs traînées d’étincelles blanchâtres à la manière d’un feu artifice.

Dans la matinée de ce jeudi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a confirmé ses accusations et a demandé à l’OTAN « une aide militaire sans restriction« . Mais alors, pourquoi l’utilisation de bombes au phosphore est-elle problématique ? Quelles conséquences ont-elles ? On vous explique.

Des conséquences graves sur l’humain

Déjà utilisées par les Américains en Irak, mais également par les Russes en Syrie et en Tchétchénie, les bombes au phosphore sont couramment exploitées en tant que fumigène. Néanmoins, elles sont également connues pour leurs capacités destructrices sur l’être humain. Ces dernières peuvent provoquer de violentes blessures dès lors qu’elles rentrent en contact avec la peau, et ce jusqu’à l’os.

Ces armes ont une capacité de terrorisation assez importante. Le phosphore, au contact de l’air, s’élève à une température très élevée et provoque des incendies. Quand des civils sont à proximité, cela engendre des brûlures extrêmement graves et d’aspect assez abominables.

Olivier Lepick, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique à BFMTV

Composées de phosphore blanc, ces armes causent aussi des incendies. D’où son utilisation massive sur les champs de batailles permettant de brouiller la vue à l’ennemi grâce aux fumées massives qu’elles dégagent.

La législation controversée autour de cette arme

L’utilisation des bombes au phosphore est encadrée par le Protocole III de la Convention de 1980. Ce même protocole régit tout ce qui concerne « l’interdiction ou la limitation de l’emploi de certaines armes classiques qui peuvent être considérées comme produisant des effets traumatiques excessifs ou comme frappant sans discrimination« .

Selon les textes, ce genre d’arme « est interdit en toutes circonstances de faire d’un objectif militaire situé à l’intérieur d’une concentration de civils l’objet d’une attaque au moyen d’armes incendiaires lancées par aéronef« . Autrement dit, l’usage de bombes au phosphore peut être autorisé en guise de munitions incendiaires mais ne doit en aucun cas être utilisé pour toucher une population. Une limite pas très claire sur laquelle pourrait surfer Moscou afin de ne pas se faire condamner par le droit international.

À lire aussi : Marioupol : Pourquoi les Russes veulent-ils absolument prendre la ville ?

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