
Le court Philippe Chatrier est le court central du stade Roland-Garros à Paris. Retour sur la figure qui a donné son nom au plus grand stade de tennis en terre battue du monde.
Un homme aux multiples casquettes
Dire que Philippe Chatrier était seulement un bon joueur de tennis serait un mensonge. Né en 1928 et décédé le 23 juin 2000 à l’âge de 72 ans, il avait comme surnom « l’homme-tennis ». Bien que Champion de France Junior à 21 ans, il montera jusqu’au troisième tour au Roland-Garros en 1949. Il était classé 6ème français en tennis.
Seulement voilà, même si le tennis reste sa première passion, Philippe Chatrier est de nature anxieuse. Les compétitions et les concours lui font très vite perdre les moyens. C’est pourquoi il va mettre sa passion au service d’une cause plus noble : le journalisme.
Une plume révélatrice
Tout commence en 1952, Philippe Chatrier va faire la connaissance de Max Corre, le directeur du quotidien Paris-Presse. Charmé par sa fine connaissance et son regard aviseur, Philippe Chatrier se fait rapidement un nom dans ce journal. Maîtrisant formidablement le tennis, le journaliste réinvente le jeu. Il amène un nouveau point de vue et décrit le tennis différemment que ce qui est normalement fait.
Très vite, Philippe Chatrier se distingue. Cela lui vaudra une promotion rapide à la tête du service des sports. À 25 ans, il crée son propre magasin mensuel, intitulé « Tennis de France ». Jusqu’à la fin de sa vie, Philippe Chatrier restera dans le journalisme. C’est sa principale source de revenus.
Un règne de 20 ans
Le journaliste sportif est officiellement élu président de la Fédération Française de Tennis (FFT) en 1972. Il prendra pleinement cette fonction en 1973. Commencera alors le plus long règne pour un dirigeant à la tête de la Fédération Française de Tennis. Philippe Chatrier est de loin l’homme qui est resté le plus longtemps à la tête de l’organisation.
C’est Philippe Chatrier qui permet à Roland-Garros de devenir le terrain que l’on connaît aujourd’hui. Grâce à la numérisation par la télévision des matchs de tennis et ses bonnes adresses qu’il permet au stade de devenir un lieu culte vu comme populaire. Grâce aux recettes de ce succès, le journaliste lance l’agrandissement du Roland-Garros. Il faisait 3 hectares à l’époque pour 12 de nos jours.
Un champion ça ne se fabrique pas, c’est une race à part
(Philippe Chatrier)
Le tennis pour tous
L’un des principaux combats de Philippe Chatrier a été pendant toute sa vie l’accès au tennis pour tous. Son but est d’apporter la possibilité sur tout le territoire de pouvoir jouer au tennis avec qualité. Le journaliste sportif va lancer l’opération « 5 000 courts ». Cela va permettre à de nombreuses communes de développer des infrastructures permettant de jouer au tennis.
Avec ceci, Philippe Chatrier va soutenir la création d’école de tennis, la création également de stage. Le nombre de joueurs de tennis va exploser en 20 ans. À l’arrivée de Philippe Chatrier, en 1973, il y aura 224 000 joueurs pour 1 350 000 en 1993. De quoi devenir le joueur numéro 2 préféré des Français. C’est pourquoi le court principal de Roland-Garros s’appelle Philippe Chatrier depuis 2001.