Une promesse. Une source d’espoir. Pour la première fois, des chercheurs américains sont parvenus à éradiquer le virus du SIDA chez des souris. Les résultats de ces recherches figurent dans la revue « Nature Communication« . L’application de la méthode utilisée semble pour l’instant impossible chez les humains. Il s’agit toutefois d’un véritable pas dans le processus de recherche d’un remède à cette maladie.
Des scientifiques de l’université du Nebraska et de la Temple University de Philadelphie ont réussi une belle prouesse scientifique. Après de longues recherches, ces Américains ont trouvé un moyen d’éradiquer durablement le VIH chez la souris. Ce virus, responsable du SIDA, résiste encore aux avancées médicales et cause de nombreux morts chaque année dans le monde. L’application chez l’Homme de cette solution reste plus qu’hypothétique. Toutefois, il pourrait s’agir « d’une avancée majeure car pour la première fois après 40 ans d’épidémie, nous avons la preuve que cette maladie est curable » comme l’avance le coauteur de l’étude, Kamel Khalili (CNBC).
Un double traitement novateur
Deux technologies de pointe ont été simultanément utilisées pour parvenir à la destruction du virus, à savoir le « LASER ART » et le « CRISPR-Cas9 ». La première a été administré régulièrement pendant de longues semaines pour freiner la prolifération du virus. Il s’agit d’une technologie permettant d’administrer un traitement de façon lente et extrêmement ciblée. Les zones de l’organisme, considérées comme des « réservoirs à VIH » telles la rate ou la moelle épinière, ont été particulièrement ciblées. De son côté, le « CRISPR-Cas9 » peut se définir comme un outil d’édition génétique. Cela signifie qu’il supprime et remplace les parties du génome indésirables. Ce second outil permet théoriquement d’éradiquer les dernières poches de VIH et donc le virus dans son intégralité. Plus précisément, il traque les traces laissées dans l’ADN par le virus.
Cette double approche innovante pourrait constituer un début de réponse pour éradiquer définitivement le SIDA chez l’Homme. Un constat d’autant plus vrai que les scientifiques n’ont dénombré l’apparition d’aucun effet secondaire découlant du traitement. Toutefois, la combinaison administrée chez des souris « humanisées » (avec des fragments de moelle osseuse humaine) n’est pas totalement fiable. En effet, entre 35 et 50 % seulement des souries traitées ont été totalement guéries.
Une étape, pas une solution miracle
Cela démontre, malgré tout, que le virus peut être entièrement éradiqué d’un organisme, ce que l’on ne pensait pas possible jusque là. Ainsi, les traitements actuels contre le SIDA se « contentent » d’en ôter la contagion durant le temps du traitement. Les personnes séropositives ne sont plus contagieuses tant que le traitement est consciencieusement suivi, sans pour autant détruire le virus. Cet état de fait démontre à quel point ce double traitement novateur pourrait marquer une rupture dans la gestion de la maladie. Il reste toutefois de très nombreuses interrogations à résoudre et d’étapes à franchir avant d’envisager une application à l’Homme. « Un premier pas important vers un chemin beaucoup plus long pour l’éradication du virus » comme le résument parfaitement les scientifiques dans leurs conclusions.